Business - En rachetant EDS pour 13,9 milliards de dollars, HP s'installe à la place de numéro deux mondial des services informatiques derrière IBM. En terme de chiffre d'affaires, la nouvelle entité sera la deuxième du groupe, juste derrière les PC mais devant les solutions d'impression.
HP se relance sur le marché des services informatiques face à IBM. La firme de Palo Alto vient de conclure un accord de rachat en numéraire de son compatriote Electronic Data Systems (EDS) pour 13,9 milliards de dollars, soit 25 dollars par action.
Numéro deux mondial du secteur, EDS compte un effectif de 138 000 salariés dans le monde. En 2007, il a réalisé un chiffre d'affaires de 22,1 milliards de dollars, en hausse de 4 % par rapport à 2006. De son côté, l'activité services de HP a affiché 16,6 milliards de dollars en 2007, sur un total de 107 milliards, toutes activités confondues.
Le rapprochement des deux activités ( 38,7 milliards) va permettre à HP de passer de la cinquième à la deuxième place du secteur, et se rapprocher d'IBM et de sa division Global Services qui domine le marché mondial des services informatiques avec plus de 54 milliards de revenus. Une nouvelle entité va voir le jour, sous la bannière EDS, et sera basée au Texas, au siège actuel de la SSII.
PriceWaterhouse Cooper brigué par HP, mais soufflé par IBM
HP cherchait depuis longtemps à acquérir un acteur majeur du conseil. En 2000, Carly Fiorina, sa P-DG à l'époque, avait brigué le rachat de la division Conseil de PriceWaterhouse Cooper (PWC). Avant de devoir renoncer, face à des résultats financiers en berne et sous la pression de Wall Street.
Deux ans plus tard, PWC Consulting passait dans le giron d'IBM pour 3,5 milliards de dollars. La patronne de HP changeait alors de stratégie, jetant son dévolu sur le fabricant de PC Compaq. Aujourd'hui, l'acquisition d'EDS, remet au goût du jour la stratégie de Carly Fiorina, débarquée début 2005 pour divergences de stratégie avec le conseil d'administration.
HP s'est déjà renforcé sur le marché d'applications d'entreprise plus spécialisées, avec les rachats des éditeurs Mercury Interactive, Opsware, SPI Dynamics, Bristol Technology et Peregrine. Ces technologies, combinées avec le savoir-faire des spécialistes d'EDS, pourront attaquer directement IBM Global Services, et ses offres couplées à des logiciels tels que IBM Tivoli pour la supervision des infrastructures.
L'ambition de Carly Fiorina devient réalité
« Cela prouve un peu plus que HP ne voit de la valeur que dans ce qui est de grande taille », estime l'analyste Gordon Haff d'Illuminata. « Ces dernières années ont montré que Carly Fiorina avait vu juste, mais n'avait pas pu concrétiser ses idées. Elle avait raison en disant que HP devait devenir plus gros. »
Avec les troupes d'EDS, HP sera en mesure de se concentrer sur les grands comptes. Reste qu'ils ne représentent pas l'essentiel du marché, et que l'intensification de la concurrence risque de compliquer la donne pour les clients. Sans parler de la perte d'agilité induite par une structure plus lourde chez un fournisseur. « Les clients n'ont pas tous besoin d'une armada pour répondre à leurs besoins », estime l'analyste Paul Roehrig de Forrester. « Une partie préfère des fournisseurs plus petits, gage de plus de souplesse et de transparence. »
« HP cherche d'une certaine manière à copier IBM depuis un moment », indique Gordon Haff d'Illuminata. « Il a tout fait pour se muer en fournisseur de solutions au lieu de se cantonner aux seuls technologies et produits. On verra si cette stratégie a été la bonne. »
Source ZDNet.fr,