Les Marocains n’étaient pas venus en touristes. Non contents d’ouvrir le score, ils posèrent ensuite d’énormes problèmes aux Bleus dans le jeu avec leur flamme et leurs qualités techniques. Govou, puis Nasri eurent beau marquer, les Lions de l’Atlas vivaient toujours !
Attendant de pouvoir avancer sur le dossier ukrainien qui, jusqu’à nouvel ordre, ne leur autorise aucun relâchement, et de situer précisément à travers le choc Écosse - Italie du jour leur marge de manoeuvre future en termes de chiffres, les Bleus ont bien couru, hier soir, sur le gazon un rien râpé du Stade de France. Il faut dire que les Marocains ne leur ont guère laissé de répit, tenant leur rôle de baroudeurs des espaces à la perfection et dévoilant même un magnifique potentiel technique et moral. Le hasard aura voulu que le déclic vienne en l’occurrence de deux erreurs de Mickaël Landreau et de Nadir Lamyaghri. Après quoi, la France dut user du bleu de chauffe pour garder le cap. Déchirures Pauvres gardiens dont les moindres écarts subissent l’impitoyable examen de la loupe, quand ils n’engendrent pas carrément la critique. En négociant mal un premier ballon chaud et en dégageant un autre du pied comme on tape dans un caillou, Landreau et son collègue marocain Lamyaghri avaient créé l’événement à leur façon. Deux buts « casquette » qui avaient lancé le match mais aussi livré une indication pas anodine du tout concernant la capacité de réaction d’une France bien calée dans ses responsabilités. En tout cas, sa réponse, même si elle résultait d’une grossière erreur adverse, avait de la consistance. Pour annihiler les entreprises débridées, mais souvent cohérentes, de leurs rivaux, les Bleus avaient dû user de deux armes essentielles : le sang froid et la maîtrise. Il fallait bien ça pour vivre dans une rencontre rythmée par les accès de fièvre d’un Maroc sans complexes. L’enthousiasme de l’un, la science de l’autre… En marquant en un éclair, Sektioui et Govou n’avaient fait, au fond, que traduire fidèlement les qualités respectives de leur équipe. Mais, dans l’histoire, les Français ne s’étaient pourtant pas vraiment rassurés.Forts dans leurs têtes et dans leurs jambes, les Marocains signèrent en effet une première mi-temps solide, jouant bien, pressant haut et ne laissant guère d’espaces à leur opposition. De quoi en somme mettre les Bleus sur le grill et leur rappeler que rien n’est jamais acquis. Le fait que Thuram ait dû très vite, en deuxième mi-temps, parer au plus pressé sous la pression adverse témoignait de l’emprise des Lions de l’Atlas, de leur irrépressible envie d’aller de l’avant, d’oser tout simplement. L’équation n’était pas simple à résoudre pour cette équipe de France sans cesse obligée de se battre pour exister, sans cesse en déséquilibre sur ses appuis. Bercés par la vague rouge des tribunes, les joueurs d’Henri Michel ne lâchèrent rien, même après que Nasri eut donné aux siens un avantage presque inespéré (2-1, 75e). L’égalisation de Mokhtari sonna d’ailleurs comme une juste récompense (2-2, 85e). Et jusqu’au bout, les charges rouges firent peser une très lourde menace sur les lignes françaises… • À SAINT-DENIS, PAR PIERRE DIÉVAL
Attendant de pouvoir avancer sur le dossier ukrainien qui, jusqu’à nouvel ordre, ne leur autorise aucun relâchement, et de situer précisément à travers le choc Écosse - Italie du jour leur marge de manoeuvre future en termes de chiffres, les Bleus ont bien couru, hier soir, sur le gazon un rien râpé du Stade de France. Il faut dire que les Marocains ne leur ont guère laissé de répit, tenant leur rôle de baroudeurs des espaces à la perfection et dévoilant même un magnifique potentiel technique et moral. Le hasard aura voulu que le déclic vienne en l’occurrence de deux erreurs de Mickaël Landreau et de Nadir Lamyaghri. Après quoi, la France dut user du bleu de chauffe pour garder le cap. Déchirures Pauvres gardiens dont les moindres écarts subissent l’impitoyable examen de la loupe, quand ils n’engendrent pas carrément la critique. En négociant mal un premier ballon chaud et en dégageant un autre du pied comme on tape dans un caillou, Landreau et son collègue marocain Lamyaghri avaient créé l’événement à leur façon. Deux buts « casquette » qui avaient lancé le match mais aussi livré une indication pas anodine du tout concernant la capacité de réaction d’une France bien calée dans ses responsabilités. En tout cas, sa réponse, même si elle résultait d’une grossière erreur adverse, avait de la consistance. Pour annihiler les entreprises débridées, mais souvent cohérentes, de leurs rivaux, les Bleus avaient dû user de deux armes essentielles : le sang froid et la maîtrise. Il fallait bien ça pour vivre dans une rencontre rythmée par les accès de fièvre d’un Maroc sans complexes. L’enthousiasme de l’un, la science de l’autre… En marquant en un éclair, Sektioui et Govou n’avaient fait, au fond, que traduire fidèlement les qualités respectives de leur équipe. Mais, dans l’histoire, les Français ne s’étaient pourtant pas vraiment rassurés.Forts dans leurs têtes et dans leurs jambes, les Marocains signèrent en effet une première mi-temps solide, jouant bien, pressant haut et ne laissant guère d’espaces à leur opposition. De quoi en somme mettre les Bleus sur le grill et leur rappeler que rien n’est jamais acquis. Le fait que Thuram ait dû très vite, en deuxième mi-temps, parer au plus pressé sous la pression adverse témoignait de l’emprise des Lions de l’Atlas, de leur irrépressible envie d’aller de l’avant, d’oser tout simplement. L’équation n’était pas simple à résoudre pour cette équipe de France sans cesse obligée de se battre pour exister, sans cesse en déséquilibre sur ses appuis. Bercés par la vague rouge des tribunes, les joueurs d’Henri Michel ne lâchèrent rien, même après que Nasri eut donné aux siens un avantage presque inespéré (2-1, 75e). L’égalisation de Mokhtari sonna d’ailleurs comme une juste récompense (2-2, 85e). Et jusqu’au bout, les charges rouges firent peser une très lourde menace sur les lignes françaises… • À SAINT-DENIS, PAR PIERRE DIÉVAL
Photos kooora Maroc
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