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Friday, January 23, 2009

ibuki Un satellite japonais mesurera CO2 et méthane

 

Une illustration du satellite japonais "Ibuki".

Une illustration du satellite japonais "Ibuki".

TOKYO CORRESPONDANCE

"Regarder la Terre respirer." Telle est la mission confiée au satellite d'observation des gaz à effet de serre (Gosat), mis en orbite, vendredi 23 janvier, par la fusée japonaise H-IIA. Baptisé Ibuki, ou "souffle", il précède deux autres satellites nippons d'études des évolutions environnementales, sur le cycle de l'eau notamment.

Depuis une orbite de 666 km, Ibuki mesurera les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, responsables de 80 % de l'effet de serre, par observation de l'intensité lumineuse des rayons infrarouges : 56 000 points du globe seront suivis selon une fréquence de survol de trois jours.

La couverture permettra d'obtenir une vision globale des émissions de gaz à effet de serre et des quantités de ces gaz réellement absorbées par les forêts et les océans. Selon l'Organisation météorologique mondiale, hormis 283 sites d'observation des dégagements de gaz polluants dans le monde, de vastes zones, les océans, l'Afrique, le Proche-Orient ou encore l'Amérique du Sud restent peu ou pas contrôlés.

POUR L'APRÈS-KYOTO

Les mesures d'Ibuki, mises à disposition des chercheurs du monde entier, pourront faciliter l'élaboration du cadre devant succéder en 2013 au protocole de Kyoto. Une diminution de moitié, d'ici à 2050, des émissions de gaz à effet de serre a été évoquée en décembre 2008 à Poznan, en Pologne, lors d'une conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Avec Ibuki, les scientifiques espèrent évaluer plus précisément les besoins de réduction.

La mise en service du satellite ouvre également la voie à une meilleure compréhension du phénomène d'"îlot de chaleur" dans les centres urbains, un suivi plus précis des changements de l'activité végétale et une détection plus rapide des fuites des gazoducs.

Surtout, la modélisation obtenue pourra déboucher sur une standardisation des mesures d'émissions. "Aujourd'hui, explique Takashi Hamazaki, en charge du projet Gosat, chaque pays évalue les émissions selon ses propres méthodes de calcul." Avec Ibuki, chaque zone sera observée selon les mêmes critères. "Nous pourrons estimer objectivement les annonces de réduction d'émissions et l'efficacité des décisions prises."

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